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Covid-19 : les professionnels du recyclage font leurs comptes

Juil 30, 2020

Dans sa note de conjoncture du 1er semestre 2020, parue le 21 juillet, la Fédération des Fédération Professionnelle des Entreprises du Recyclage (FEDEREC) dresse un premier bilan post-confinement de la situation du secteur. Comme on pouvait s’y attendre, elle confirme l’impact énorme de la crise sur l’activité des recycleurs, avec une perte de chiffre d’affaires évaluée à 900 millions d’euros pour la filière au second trimestre. Avec des investissements lourds, rentabilisés sur le moyen/long terme et des coûts de main d’oeuvre importants, le modèle économique des recycleurs peut difficilement absorber de tels chocs. 

Activité au ralenti et cours qui chutent

En amont, le fort ralentissement économique a fait considérablement baisser la production de déchets à collecter : arrêt total des filières DEEE et BTP, diminution de 80 % des déchets métalliques… En aval, sur le marché des métaux, la demande est restée faible : les aciéries et fonderies tournant entre 50 à 70 % de leur capacité à cause du faible niveau de production de l’industrie. Conséquence : sur la période mars-juin, le cours des principales qualités de ferraille a chuté de 40 € par tonne en moyenne. Les professionnels redoutent par ailleurs une éventuelle interdiction d’exportation de métaux ferreux hors de l’UE. 

Cette dégradation violente et imprévisible s’ajoute à des conditions économiques déjà marquées par l’augmentation des charges financières ces dernières années. Les recycleurs ont en effet vu leur facture d’assurance grimper en 2019, de par la spécificité de certaines installations. Ils doivent aussi composer avec une hausse de l’assurance-crédit, liées à des garanties assurées par l’Etat, indispensables pour se couvrir d’éventuelles défaillances clients. Par ailleurs, le coût transport s’est renchéri de 15 % par rapport à l’avant-crise. 

La note FEDEREC laisse entrevoir tout de même quelques lueurs d’espoir. Elle confirme une reprise de l’activité en juin, avec un retour à des niveaux de collecte situés en 70 et 80 % par rapport à l’avant-Covid. Pendant la crise, le secteur du recyclage a aussi démontré son caractère stratégique, en particulier pour l’approvisionnement des filières l’agroalimentaire et pharmaceutique en matières premières pour l’emballage. Enfin, le plan de relance la Commission Européenne, assorti d’objectifs de diminution d’émission de gaz à effet de serre, est vu comme un signal fort susceptible d’encourager la consommation et stimuler la demande de matériaux issus du recyclage.

 

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